Plutarque (45 – 125) 

Natif de Chéronée en Grèce, Plutarque voit le jour au sein d’une famille aisée. Cela lui permet, dès sa jeunesse, de parcourir le pays d’Homère désormais sous la domination d’un empire romain en pleine expansion. Il se rend à Athènes, en obtient la nationalité et assiste à des enseignements philosophiques, rhétoriques et scientifiques. 

Sa formation terminée, il se rend en Egypte, en Asie Mineure et à Rome. Son talent et son esprit lui ouvrent rapidement les portes des cercles d’influence romains gravitant autour des grandes familles et de l’empereur. Sans surprise, il est reconnu citoyen romain et acquière le gentilice, c’est-à-dire le nom propre à la gens romaine, intercalé entre le prénom et le surnom de l’individu et indiquant la citoyenneté romaine. Sa gentilice est « Mestrius » et est empruntée à son ami Florus. 

L’œuvre de Plutarque est celle d’un philosophie moraliste qui n’est pas sans rappeler l’apport édifiant de Sénèque. En ce sens, la somme intitulée Moralia regroupe l’essentiel des écrits et traités de Plutarque portant sur la tranquillité de l’âme, les vertus morales, etc… Teintée d’antique, cette somme mêle platonisme, aristotélisme, stoïcisme et épicurisme en proposant aussi bien des dialogues (ex : Les dialogues pythiques) que des textes déclamatoires comme De la gloire d’Alexandre. Son œuvre la plus connue demeure sans doute les Vies parallèles des hommes illustres présentant une galerie de portraits – par binôme – de romains et de grecs afin de souligner les valeurs et vertus partagées par les héros et figures d’un empire désormais gréco-romain. 

Ce penseur mondain, plongé dans les affres des capitales romaine et grecque, n’en demeure pas moins durablement impliqué dans la vie publique de Delphes où il exerce la prêtrise d’Apollon jusqu’à sa mort. 

Rapidement devenu un classique. Ses ouvrages sont traduits en syriaque à partir du VIe siècle, et en latin à partir du XIVe afin d’être rassemblés dans de nombreux manuscrits du IXe siècle. Les philosophes du siècle des Lumières voient en lui le glorificateur de la vertu, le héraut de l’idéal libertaire et l’ennemi de la tyrannie.

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Plutarque par Jean Sirinelli

Histoire et morale dans les Vies parallèles de Plutarque par Françoise Frazier

Plutarque dans le miroir d’Épicure par Jacques Boulogne