La civilisation minoenne (de 2700 à 1200 avant notre ère)
La civilisation minoenne est géographiquement située en Crète, au sud de la Grèce, au sud-ouest de l’actuelle Turquie et en Sicile.
L’épithète « minoen » a été choisie par l’archéologue Arthur Evans après sa découverte d’un haut lieu de la civilisation en 1900 : Cnossos.
La puissance navale crétoise – car tel était le terme employé par les Grecs – en fait une thalassocratie, c’est-à-dire une puissance dont l’assise se fonde sur une marine et un contrôle des axes maritimes.
La principale énigme demeure l’évolution et les raisons susceptibles d’expliquer sa disparition. Suivant une ample période archaïque, la période palatiale amorcée en 2000 av. J.-C. se traduit par une répartition de la puissance entre plusieurs palais : Canée, Cnossos, Mallia, Zakros et Phaistos. Cette période palatiale dure jusqu’en 1700 av. J.-C. et voit Cnossos s’accaparer l’essentiel de la puissance des autres palais.
Les archéologues ont relevé un changement de langue employée dans l’espace minoen vers 1450 av. J.-C.. Cette transition vers une civilisation mycéno-crétoise est difficile à appréhender mais il semble que le centre de gravité du pouvoir se soit déplacé vers le Péloponnèse (sud de la Grèce).
La civilisation minoenne n’a pas disparu à proprement parler par une guerre ou une destruction planifiée mais s’est peu à peu fondue dans la culture mycénienne, puis, à partir du VIIIe siècle av. J.-C., dans la culture grecque. À cet égard, Homère décrit les Crétois – donc les porteurs de la civilisation minoenne – en ces termes : « Côte à côte, on y voit Achéens, Kydoniens, vaillants Étéocrétois, Doriens tripartites et Pélasges divins » (Odyssée – XIX, 176-178)
L’exemple minoen est une invitation à méditer sur la pérennité des peuples, civilisations, démocraties ou encore nations qui peuvent être considérés, à tort, comme insensibles à l’écoulement du temps.
Sénèque, dans sa lettre 79 à Lucilius, illustre ce cycle ininterrompu des civilisations : « Des milliers d’années, des milliers de peuple viendront après nous : tourne vers eux tes regards. Quand l’envie aurait imposé le mot d’ordre du silence à toute ton époque, d’autres se présenteront qui, sans préventions, sans complaisance se feront tes juges. »
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