L’espéranto est une création du médecin polonais Ludwik Lekzer Zamenhof (1859 – 1917). Confronté à une multiplicité de dialectes et de langues rendant difficile la communication entre les différentes communautés présentes à la frontière russo-polonaise, il met au point une langue internationale. C’est en 1887 qu’il publie, sous le nom de Dr Esperanto, le premier manuel intitulé Lingvo Internacia (langue internationale). De l’aveu même de son créateur, l’ambition de cette langue contemporaine est immense car elle doit permettre de surmonter le châtiment de Babel qui empêche l’humanité d’être harmonieuse et de s’unir dans la paix.

Durant les premières années, le succès est avéré dans la sphère géographique couverte par l’Empire Russe et Zamenhof entend attirer l’attention du plus grand nombre d’apprentis locuteurs en traduisant un grand nombre d’ouvrages comme la bible, les contes d’Andersen, Hamlet ainsi que des écrits de Goethe, de Molière et de Gogol.

En 1905, le premier congrès espérantiste international est organisé à Boulogne-sur-Mer et pose les fondations des congrès annuels qui suivront. Afin de ne pas enfermer l’Esperanto dans la logique d’un seul homme, Zamenhof renonce à la direction formelle du mouvement et fait du Fundamento de Esperanto le texte clé de l’espéranto et de son organisation.

Quelles sont les 16 règles fondamentales de l’Espéranto ?

  1. Il n’y a qu’un seul article défini : « la » ;
  2. Le substantif a pour finale « -o » ;
  3. L’adjectif a pour finale « -a » et ne varie pas en genre ;
  4. Le substantif et l’adjectif ont leur pluriel en « – j ». Par exemple, « jour » se traduit au singulier par tago et au pluriel par tagoj) ;
  5. Le complément d’objet direct ou du lieu où l’on se rend s’indique par un -n final.
  6. Le comparatif de supériorité se construit avec « pli […] ol ». De fait, « plus gros que toi » se traduit « pli grand ol vi » ;
  7. De même, le superlatif se construit avec « plej […] el » ;
  8. Les pronoms personnels sont mi (je), vi (tu), li (il), ŝi (elle), ĝi (il ou elle, pour les noms d’animaux ou de choses) ;
  9. Les verbes ne changent ni pour les personnes ni pour les nombres ;
  10. Différentes terminaisons indiquent les temps et les modes.
  11. Les adverbes dérivés se terminent en « -e ». Par exemple, bone est la traduction « bien ».
  12. Chaque mot se prononce comme il est écrit ;
  13. L’accent tonique tombe sur l’avant-dernière syllabe.
  14. Les mots composés s’obtiennent par réunion des mots les composant, le principal étant mis à la fin : terpomo, « pomme de terre ».
  15. Il n’y a qu’une seule négation par phrase négative.
  16. Chaque préposition présente un sens précis.

Avec des règles aussi simples et une grammaire aussi compréhensible qu’accessible, l’espéranto est – jusqu’à la seconde guerre mondiale – un véritable succès. A l’occasion d’une conférence internationale tenue à Genève du 18 au 20 avril 1922, l’Esperanto est même proposé comme langue de travail de la diplomatie post-guerre mondiale. C’est le véto de la France qui fait échouer cette proposition pourtant soutenue par la Perse, le Japon et bien d’autres puissances mondiales.

En perte de vitesse durant la seconde moitié du 20ème siècle à cause des persécutions et des montées totalitaires et / ou nationalistes, l’Espéranto connait un regain d’intérêt grâce à internet et des études étayent l’intérêt pédagogique de cette lingue internationale pour une première expérience réussie avec les langues étrangères.

Envie d’en savoir plus ?

Esperanto-France.org

L’Esperanto de Pierre Janton

L’homme qui a défié Babel de René Centassi et Henri Masson