Klemens Von Metternich (1773 – 1859)

Issu d’une famille fidèle au pouvoir des Habsbourg, il apparait rapidement comme extrêmement doué en diplomatie. Pour rappel, les Habsbourg constituent l’une des dynasties européennes les plus remarquables tant par sa longévité (11ème siècle jusqu’au 20ème siècle) que par l’étendue des titres accumulés par ses représentants durant dix siècles (empereur du saint-empire romain germanique, empereur d’Autriche, roi d’Espagne, roi d’Italie, roi du Portugal, roi de Hongrie, roi de Jérusalem, etc…).

Profondément conservateur, opposé au nationalisme – volonté des peuples de former des nations indépendantes des empires – et à tout ce qui peut être assimilé à la Révolution française, il se pose en garant de l’ordre antérieur à 1789.

Habile en allemand, latin, français, italien, anglais et à l’aise avec les langues slaves, il occupe des rôles de premier plan au début du 19ème siècle lors de la guerre qui oppose les monarchies européennes à l’empire napoléonien.

Metternich s’oppose à Napoléon qu’il voit comme le fruit de la révolution française et un danger à l’égard de l’équilibre européen. Le 26 juin 1813, ils se rencontrent à Dresde et l’opinion de l’empereur français concernant l’autrichien est tranchée : « Il [Metternich] n’a eu que le mot paix à la bouche, comme si cela ne tenait qu’à lui ou à moi de faire la paix. Le mot n’est qu’une façade pour ses exigences, il s’en servira plus tard pour habiller sa trahison. »

Cet équilibre entre les différentes puissances lui apparait comme le meilleur facteur de paix et de prospérité. Le statut quo voire l’immobilisme sont – pour l’autrichien – d’une importance primordiale pour éviter les travers dont la France a souffert.

Afin de limiter toute montée dissidente (nationalisme, libéralisme, etc…) susceptible d’affecter un empire multiétatique comme celui des Habsbourg, la politique de Metternich repose sur le pouvoir accordé à l’aristocratie terrienne, aux corporations, etc…

Chancelier en 1813 à l’âge de 36 ans, il organise deux années plus tard le congrès de Vienne qui constitue le point clé d’un retour à l’ordre prérévolutionnaire. Il s’agit là de son plus grand succès et, hormis les crises de 1848 et la guerre franco-prussienne de 1870, la situation européenne demeure stable jusqu’à la première guerre mondiale.

Malgré une carrière de premier ordre durant 40 ans, Metternich est chassé du pouvoir en 1848 face à une révolution dont il n’a pas su comprendre les prémisses. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce manque de discernement : un attachement à politique extérieur au détriment de la politique interne, un manque d’intérêt pour le progrès technique et économique lié à la transition d’une économie agricole vers une économie industrielle ainsi qu’une vision du monde profondément ancrée dans le maintien d’un passé glorifié.

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