Frédéric II de Hohenstaufen (1194 – 1250)

Petit-fils de Frédéric Barberousse et descendant de Roger II de Sicile, il réunit en son sang deux dynasties principalement implantées en Normandie, Italie du nord et dans les terres germaniques.

Mêlé à des luttes politiques dès son jeune âge, il est placé sous la protection du pape Innocent III et passe son enfance en Sicile. Cette île fut son lieu de résidence favori et il y revint toute sa vie durant.

C’est en 1212 qu’il est élu Empereur des romains grâce au soutien des princes allemands. Il se trouve à la tête d’une structure politique créée au 10ème siècle sur un modèle électif articulé autour du vote de princes-électeurs et qui perdure jusqu’en 1806, notamment avec les Habsbourg.

Une fois au pouvoir, Frédéric se révèle être un souverain hors norme pour son époque. Prince de la renaissance avant l’heure du quattrocento italien, il est attentif à la réalité du pouvoir (et non aux vœux pieux), est très cultivé, mécène et s’entoure de penseurs de tout horizon.

Il parle couramment le latin, le grec, le sicilien, l’allemand, le normand et l’arabe. Ces talents linguistiques combinés à ses compétences politiques lui permettent de convaincre le sultan al-Kamil de lui donner accès aux lieux saints de la chrétienté. Il mène donc la sixième croisade et triomphe pacifiquement.

Ayant à cœur de rationaliser la gestion de son empire, il entame l’unification des lois qui prend la forme d’une constitution, celle de Melfi promulguée en 1231. Cela provoque de nombreuses contestations, aussi bien en Allemagne qu’en Italie.

Les partisans de l’empereur prennent le nom de Gibelin (nom lié à un château allemand pro-Empereur) tandis que les partisans du pape, chef de l’opposition contre l’empereur, se nomment les Guelfes (nom dérivant de « Welf » de la famille rivale à Frédéric II et soutien du pape).

Ce conflit est le théâtre de multiples rebondissements comme celui aboutissant à l’excommunication de Frédéric II par le pape qui le considère comme hérétique. Néanmoins, Frédéric II ne voit pas l’aboutissement de cette crise car il meurt en 1250.

Confronté à l’esprit belliqueux des cités italiennes et à la puissance des princes allemands, sa vie est celle d’un souverain alternant entre la force et la ruse, la guerre et la paix avec pour objectif permanent l’unification du saint empire germanique et l’affirmation du pouvoir temporel de l’empire sur la puissance spirituelle de la papauté récemment réformée sous Grégoire VII à l’occasion de ce que l’on nomme la « réforme grégorienne ».

Envie d’en savoir plus ?

Frédéric II, un empereur de légendes par Sylvain Gouguenheim
Frédéric II de Hohenstaufen par Marcel Brion
Vie de l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen par Henri de Ziegler