Alexandre Dumas père (1802-1870)

Entré au Panthéon en 2002, pour le bicentenaire de sa naissance, le père des Trois Mousquetaires, du Comte de Monte-Cristo et de La Reine Margot, mais aussi d’Henri III et sa cour, demeure une légende hors norme de la littérature française du XIXe siècle et de l’idéal républicain. 

Dumas est un formidable conteur et l’un des chefs de file du drame romantique et du combat pour la liberté. Contemporain de Hugo, Vigny et Balzac, il connaît le succès d’abord avec le théâtre puis avec les romans historiques modernes publiés en feuilletons, notamment dans Le Siècle. Il ne doit pas être confondu avec l’un de ses fils, Dumas fils, auteur à succès de La Dame aux Camélias adaptée par Verdi dans La Traviata.

Rayonnante personnalité, auteur prolifique, insatiable voyageur, gastronome et amant, affectueux, loyal, hédoniste, soutien de Garibaldi et contempteur de Napoléon III, tour à tour auteur à succès millionnaire puis ruiné et poursuivi par ses créanciers, Dumas père est un Titan littéraire à la vie extraordinaire et romanesque.

Il ne bénéficiera pas de la même reconnaissance littéraire et sociale que son grand ami et rival Victor Hugo élu à l’Académie française. Didier Decoin, écrivant à Jacques Chirac, s’offusque de cette consécration tardive : « Alors que la France a d’emblée reconnu Victor Hugo comme un génie en lui accordant les funérailles nationales et l’entrée au Panthéon, elle a fait preuve d’une légère condescendance à l’égard d’Alexandre Dumas, mort en décembre 1870 dans l’indigence et la quasi-indifférence. » Plusieurs explications peuvent s’envisager.

Né d’un père général d’Empire et mulâtre, Dumas est l’objet d’incessantes attaques racistes qui se brisent sur les rocs de son esprit et de son talent. Alors qu’il est apostrophé : « Au fait, cher Maître, vous devez bien vous y connaître en nègres », Dumas, dit-on, réplique : « Mais très certainement. Mon père était un mulâtre, mon grand-père était un nègre et mon arrière-grand-père était un singe. Vous voyez, Monsieur : ma famille commence où la vôtre finit ». Il est également l’objet d’attaques polémiques nées de ses recours à des collaborateurs – Auguste Maquet étant le plus connu –  pour l’aider à rédiger l’immense quantité de ses publications.

Il fait édifier en 1846 son château dit de Monte-Cristo –  une folie tant admirée par Balzac – qui peut être visité à Port-Marly et où apparaît à l’entrée sa devise : « J’aime qui m’aime ».

Enfin redécouverte au XXe siècle avec le respect qu’elle mérite, son œuvre populaire continue de marquer dans le monde entier, captivant toutes les générations par sa plume prodigieuse, son incomparable souffle romanesque et ses héros épiques devenus mythiques.

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