Mésoamérique – 4 000 ans d’Histoire précolombienne

La Mésoamérique est une aire culturelle de l’Amérique précolombienne, c’est-à-dire un ensemble géographique occupé par des ethnies qui partagent de nombreux traits culturels communs (langue, divinités, coutumes, etc…). Géographiquement, il s’agit des territoires où vivent en particulier les Aztèques, les Tarasques et les Mayas. Cette aire culturelle est bouleversée puis anéantie avec la colonisation espagnole entamée lors du débarquement de Christophe Colomb en 1492.

L’Histoire de cette aire culturelle est traditionnellement divisée en trois grandes époques :

–       la période préclassique, du 3ème millénaire avant notre ère au 3ème siècle de notre ère ;

–       la période classique, du 3ème au 9ème siècle ;

–       la postclassique, du 10ème au 15ème siècle.

La période pré-classique marque les débuts de la Mésoamérique comme aire culturelle. Le continent voit les débuts de l’agriculture mésoaméricaine fondée sur le maïs et ses populations rompent avec l’itinérance pour adopter la sédentarité.

Cette période est incarnée par le gigantisme des constructions pyramidales d’El Mirador à l’extrémité nord de l’actuel Guatemala. Une telle réalisation à une époque aussi précoce implique une main d’œuvre extrêmement importante et un degré d’organisation politique inédit. A titre d’illustration, la pyramide du tigre culmine à 54 mètres de hauteur. Malgré ces réalisations exceptionnelles le bassin d’El Mirador se dépeuple vers 150. En l’absence de documentation, nous ne pouvons que supposer que cette période corresponde à un premier « effondrement » de la civilisation maya.

La période classique est dominée par la mégalopole de Teotihuacán, qui couvre 20 km². Elle compte une centaine de milliers d’habitants à son apogée, et ce jusqu’à son déclin au XIIème siècle. De nombreuses cités-États développent un système politique fondé sur la « royauté divine » (appelée aussi « royauté sacrée ») en s’inspirant de Teotihuacán.

L’Époque postclassique s’étend du 10ème siècle à la conquête espagnole. Elle prend les allures d’un glissement vers une situation de conflit permanent qui voit se poursuivre le mouvement de militarisation des sociétés mésoaméricaines et l’émergence d’une classe de guerriers, groupés en ordres militaires, sous l’égide d’animaux-totems comme l’aigle ou le jaguar.

À partir du 15ème siècle, la scène est dominée par l’émergence des Mexicas, les derniers arrivés des tributs Chichimèques d’Amérique centrale. Il faut préciser que le terme « Mexicas » a été le plus souvent remplacé, en particulier dans l’historiographie francophone et anglophone, par le terme « Aztèques ».
En un peu moins d’un siècle, ils bâtissent une triple alliance qui devient un véritable empire s’étendant du golfe du Mexique jusqu’à l’océan Pacifique. Ils se veulent les héritiers de Teotihuacan et surtout des Toltèques. Le royaume tarasque au Michoacán est la seule puissance à résister aux Aztèques, allant même jusqu’à rivaliser avec ceux-ci. L’irruption des conquistadors espagnols sur la côte du Golfe du Mexique en 1519 mit brutalement fin au développement des sociétés mésoaméricaines. Après la destruction de Tenochtitlan – site occupé par l’actuel Mexico – par Hernán Cortés et ses alliés indiens tlaxcaltèques, les Espagnols étendirent rapidement leur domination sur l’ensemble de la Mésoamérique.

Les Mayas du Yucatan leur opposèrent une résistance farouche jusqu’en 1546. À la place des sociétés indigènes s’installa ensuite une société métisse: la société coloniale espagnole. Seul le petit royaume maya de Tayasal, protégé par les jungles du Petén, perpétua la culture indigène jusqu’à sa destruction par les Espagnols en 1697.

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La Méso-Amérique : art et anthropologie par Christian Duverger

Les mayas – Grandeur et chute d’une civilisation par Arthur Desmarest et Denis-Armand Canal

Les Aztèques par Jacqueline de Durand-Forest