Pierre II – empereur du Brésil (1825-1891)

Né à Rio de Janeiro en 1825, il est le représentant des dynasties capétienne par son père (Pierre I) et Habsbourgeoise par sa mère (Marie-Leopoldine d’Autriche). Pierre II est aussi le neveu par alliance de Napoléon Ier.

Le futur empereur est remarquable par sa curiosité et sa capacité d’apprentissage hors norme mais il connait une enfance malheureuse et solitaire constamment bousculée par l’abandon, le deuil et les manipulations de politiciens arrivistes. Son caractère d’adulte en est le reflet : réservé et partisan du consensus, il est passionné de lecture afin de s’évader l’espace d’un instant.

Au milieu du 19ème siècle, le Brésil fait face à une situation globalement catastrophique (économie, politique, etc…) et le parlement brésilien se tourne vers le symbole que représente le jeune Pierre pour tenter de stabiliser le pays. Le 23 juillet 1840, l’Assembléia Geral (le Parlement) déclare officiellement Pierre II majeur avant l’âge et, dans l’après-midi, celui-ci prête serment. Il est acclamé, couronné et sacré le 18 juillet 1841 durant sa 16ème année : le voici empereur constitutionnel et perpétuel défenseur du Brésil.

A la surprise de bien des parlementaires, l’empereur n’est pas devenu un pantin ou un homme de paille. Il se révèle être un travailleur acharné, en déplacement permanent auprès de l’administration, des représentants politiques et, plus généralement, au sein de l’empire du Brésil.

Le tournant des années 1850 est aussi inattendu qu’heureux : le pays, connecté par le chemin de fer, le télégraphe et les voies de navigation, forme désormais une seule entité. De l’avis général, tant au Brésil qu’à l’étranger, ces réalisations n’ont été possibles que pour deux raisons : « le mode de gouvernement monarchique et le caractère de Pierre II ».

Sur le plan des sciences et de la connaissance, le souverain du Brésil s’intéresse à l’anthropologie, l’histoire, la géographie, la géologie, la médecine, le droit, les religions, la philosophie, la peinture, la sculpture, le théâtre, la musique, la chimie, la physique, l’astronomie, la poésie, la technologie.

En matière linguistique, l’empereur maîtrise – avec des degrés différents – le portugais, le latin, le français, l’allemand, l’anglais, l’italien, l’espagnol, le grec, l’arabe, l’hébreu, le sanskrit, le chinois, l’occitan et le tupi-guarani.

Militairement, son règne est marqué par plusieurs périodes de conflit avec l’Argentine, des tensions voire des guerres avec la Grande-Bretagne concernant – notamment – la traite des esclaves, des affrontements avec l’Uruguay et une période de révolte dans le nord-est du pays. Malgré ces multiples fronts, parfois simultanées, Pierre II se démarque par sa constante détermination à faire avancer son pays vers le progrès et – même si les conflits tournent en la faveur du Brésil – ne pas adopter une politique belliqueuse.

Ayant fait du Brésil une puissance incontournable, il achève en 1889 un demi-siècle de règne avec l’abolition de l’esclavage. Epuisé par ce règne unique, il ne résiste pas lorsqu’un semblant de révolte entend soutenir l’avènement d’une république. En effet, il a conscience qu’en l’absence de successeur établi, l’empire est destiné à disparaître avec lui. Il choisit de s’exiler en France où il mourra deux ans plus tard.

Il entretiendra des liens avec Pasteur, Nietzsche ainsi que Richard Wagner. Pour finir, nous mettrons en avant deux citations qui illustrent la valeur du dernier empereur du Brésil. La première, de Victor Hugo, qui lui dit un jour : « Sire, vous êtes un grand citoyen, vous êtes le petit-fils de Marc-Aurèle ». La seconde de Charles Darwin pour qui « L’Empereur fait tant pour la science, que tout homme de science est tenu de lui montrer le plus grand respect ».

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