Thoreau (1817 – 1844)

Henry David Thoreau est né le 12 juillet 1817 à Concord, dans l’état du Massachusetts. Bénéficiant d’une renommée variable selon les époques, il est connu comme essayiste, philosophe et poète. Pendant la Seconde Guerre mondiale et durant la Guerre froide, il est considéré comme un anti-américain car le public lui reproche son pacifisme.

C’est à la fin de ses études qu’il rencontre un personnage clé : Ralph Waldo Emerson, un philosophe qui mène le jeune Thoreau vers l’élaboration d’une réflexion avant-gardiste. Peu à peu, il s’entoure d’un cercle de penseurs et d’écrivains et, ensemble, ils bâtissent les principes du transcendantalisme : un mouvement philosophique et littéraire, variante américaine du romantisme. En quelques mots, cette philosophie soutient l’idée selon laquelle les individus sont capables de générer des idées originales avec peu d’attention pour les maîtres passés (Socrate, Platon, etc…).

Si Thoreau est particulièrement populaire aujourd’hui, c’est parce qu’il apparaît comme l’un des précurseurs de la pensée écologique qui dénonce les dégâts causés par la civilisation industrielle sur la nature et plaide en faveur de la création de réserves.

Si le territoire américain est aujourd’hui jalonné de parcs nationaux, dont le premier fut Yellowstone en 1872, cela peut être vu comme l’héritage du philosophe dont la pensée, à ce sujet, s’illustre en ces mots : « Chaque village devrait avoir un parc, ou plutôt une forêt primitive, de cinq cents ou mille arpents, où l’on ne devrait jamais couper la moindre branche ».

Théoricien de la désobéissance civile, il est – en plus d’être un penseur résolument écologiste – une référence sur le sujet des révoltes individuelles ou collectives. Cette désobéissance est le fruit d’une expression créée par l’américain dans son essai éponyme publié en 1849 suite de son refus de payer une taxe visant à assurer le financement de la guerre contre le Mexique.

Elle se distingue pourtant de la révolte au sens classique car, alors que celle-ci tend à opposer la violence à la violence, la désobéissance civile refuse d’être complice d’un pouvoir jugé illégitime et de nourrir ce pouvoir par une coopération passive. Ce texte eut une grande influence sur deux praticiens renommés de la non-violence : Gandhi et Martin Luther King.

Au cœur de cet essai, il décrit l’individu comme seul souverain. Il légitime sa résistance au gouvernement, au nom d’une éthique personnelle de la justice. L’État est vu comme une machine dont il faut contrôler les abus : « Que votre vie soit une force de frottement pour stopper la machine ».

Anecdote marquante de ce personnage clé de la philosophie américaine : le 4 juillet 1845 – à l’occasion de la fête nationale des Etats-Unis d’Amérique – Thoreau fait une déclaration d’indépendance personnelle en s’installant dans une cabane en bois construite par ses mains, en rive du lac Walden.
Il y restera deux ans, deux mois, deux jours.

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Henry David Thoreau, Le Célibataire de la Nature par Thierry Gillybœuf

Walden ou la vie dans les bois par Henry David Thoreau

La désobéissance civile par Henry David Thoreau