Platon (427 – 347 avant notre ère)
Issu d’une vieille famille de l’aristocratie athénienne, Platon est né en Grèce durant une période de troubles mêlant lutte contre les perses (guerres médiques) et rivalités entre cités grecques, notamment Athènes, Corinthe et Sparte.
Son véritable nom est vraisemblablement Aristocle et son surnom, Platon, lui est donné par son professeur de gymnastique qui l’aurait ainsi surnommé en raison de ses aptitudes physiques. En effet, platos est le terme grec pour désigner la largeur et / ou l’amplitude.
Il est le disciple de Socrate, maître d’Aristote et ils forment ensemble la clé de voute de la pensée grecque qui irrigue l’entièreté de la philosophie du bassin méditerranéen.
Le projet de Platon, inscrit dans le contexte susmentionné, est de redéfinir l’ordre politique pour aboutir à une cité idéale, un état parfait. Néanmoins, la philosophie politique platonicienne ne saurait être comprise qu’à travers le prisme de l’une de ses principales théories : la théorie des Idées (ou des Formes).
Cette théorie est le fondement de la réflexion du disciple de Socrate et elle soutient que le monde visible n’est qu’une copie imparfaite d’un autre monde, celui des Idées, dont tout est inspiré. Dans cette logique, l’Idée – ou la Forme – d’un saule pleureur existe indépendamment de son pendant physique et sensible. Tout ce que nous connaissons est façonné selon ces modèles.
Le mythe de la caverne est l’allégorie – l’image – développée par Platon pour illustrer ce dualisme fondé sur l’existence d’un monde qui dépasse le monde matériel.
Par écho à cette théorie, Platon est convaincu que ce qui importe en politique n’est pas l’homme car il n’est que de passage, mais la Cité et l’âme. Il imagine un Etat idéal selon un découpage invariable en divisant la population en trois ensembles : une aristocratie disposant du savoir, les militaires avec le courage et les artisans avec la tempérance.
La politique de Platon n’est pas tendre avec les artistes et il rejette toute originalité. De plus, profondément choqué par la mise à mort de son maître Socrate sur décision d’une démocratie, il la considère comme une forme de gouvernement néfaste et sujette à des instabilités chroniques. Selon Platon, un modèle politique ne doit pas avoir pour ambition de permettre à chacun de s’accomplir mais d’occuper la place qui lui est donnée par la nature et de garantir à la Cité des moyens de subsister génération après génération.
Malgré l’échec de la mise en place de sa politique à Syracuse (Sicile), il fonde à Athènes le premier centre intellectuel que l’on pourrait qualifier d’universitaire : l’Académie. L’importance de cette structure est capitale car en son sein sera formé le jeune Aristote et elle assurera la diffusion du platonisme dans tout le bassin méditerranéen.
A travers ces multiples déclinaisons et durant des siècles, cette pensée a inspiré les intellectuels et, entre autres courants de pensée, la chrétienté qui apparait comme une déclinaison monothéiste – et réarrangée – du platonisme sous la plume de Saint-Augustin.
Envoie d’en savoir plus ?
Platon – Œuvres complètes sous la direction de Luc Brisson
Platon par Léon Robin
Platon, l’invention de la philosophie par Bernard Williams et traduit par Ghislain Chaufour