Avicenne (980 – 1037)

Ibn Sina est né à Boukhara, dans l’actuel Ouzbékistan. Il est le successeur intellectuel d’Al Farabi et un savant formé à la médecine, la philosophie, l’astronomie, la géologie, la physique, la chimie, la poésie et la musique.

Il est initié à la pensée grecque par Abu Abdallah Ennatili qui lui fit étudier, parallèlement au Coran, des textes comme l’Isagogue de Porphyre (néoplatonicien du 3ème siècle).

En 995, il entreprend des études de médecine et travaille avec les traductions des œuvres d’Hippocrate et de Galien – deux médecins grecs – tout en pratiquant lui-même cette science au chevet des malades.

Appelé le « cheikh el-Raïs », le prince des savants, par ses disciples, il parcourt de nombreux pays et rédige de multiples traités en médecine et en philosophie.

Doté d’une mémoire considérable, il profite d’un accès privilégié à la bibliothèque royale des samanides – dynastie iranienne – et acquière une connaissance approfondie des œuvres d’Aristote, de Thalès, d’Eratosthène et d’Aristarque.

Âgé de 18 ans, il est donc familiarisé avec l’essentiel des savoirs philosophiques et techniques disponibles à son époque. Il entame alors la rédaction d’une œuvre écrite colossale qui compte environ 270 titres dont 160 nous sont parvenus. Ces ouvrages sont rédigés en arabe pour l’essentiel et en persan.

Mêlé à des querelles de pouvoirs à cause de son statut de médecin et de politique, il se déplace régulièrement afin de poursuivre son travail et la rédaction de l’un de ses ouvrages les plus connus à côté du Livre de la guérison : le Kitab-al-Qânun (Canon de la médecine) composé de 5 livres représentant une formidable synthèse de toutes les connaissances de son temps.

Cette somme de connaissances fondée sur une critique détaillée et enrichie des œuvres de Gratien et d’Hippocrate constitue l’ouvrage de référence dans toutes les facultés de médecines d’Europe (Montpellier, Padoue, Bologne, Vienne, etc…). Achevée en 1019, celle-ci est même résumée dans le Poème de la médecine dédié au souverain Chams ad-Dawla.

Personnalité reconnue de son vivant, l’influence d’Avicenne devient rapidement importante au sein de l’occident chrétien. Il s’y développe un mouvement philosophico-scientifique que l’on connait sous le nom d’avicennisme latin.

Il fait partie des intellectuels dont l’œuvre constitue le point de départ de l’esprit du moyen-âge tardif et de la pensée scolastique dont les trois grands mouvements sont le Thomisme de Saint Thomas d’Aquin, le Scotisme de Jean Dun Scott et de l’Ockhamisme de Guillaume d’Ockham.

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