Averroès (1126 – 1198) 

Ibn Rochd, connu en Occident sous le nom d’Averroès, est un philosophe, juriste, astronome, médecin et mathématicien né en Espagne qui est alors placée sous le contrôle musulman depuis le VIIIe siècle : Al-Andalus

De confession musulmane, il constitue avec Thomas d’Aquin (chrétien) et Maïmonide (juif), l’un des principaux penseurs de l’aristotélisme de l’époque qui s’étend du XIIe siècle au XIVe siècle.

Malgré des divergences avec les analyses de Thomas d’Aquin et de Maïmonide, l’œuvre d’Aristote constitue le socle commun avec la réflexion d’Averroès, étonnant personnage dont la pensée influence jusqu’à l’Occident alors en pleine effervescence autour de la pensée grecque. 

Contrairement à Thomas d’Aquin et sa Somme Théologique, Averroès ouvre la voie à une doctrine oscillant entre deux sujets clés : la raison d’une part, la foi d’autre part.

Les positions développées par Averroès font l’objet d’une condamnation au sein de l’orthodoxie musulmane et, plus étonnant, sont aussi l’objet d’une condamnation par l’Église catholique. Cette condamnation prouve que la pensée développée par Ibn Rochd connaissait dans les écoles médiévales une influence croissante.

Parmi ses productions les plus célèbres, nous trouvons le Traité décisif et le Grand commentaire [des textes d’Aristote] au sein desquels il développe une analyse originale de la relation entre foi et raison.

Alain de Libera (historien français de la philosophie) compare le Traité décisif d’Averroès au Discours de la méthode publié en 1637 par René Descartes. L’objectif est commun, l’exposition rationnelle d’une foi – voire loi – révélée par dieu.

La démonstration est la voie choisie dans son Traité qui relègue la dialectique et la rhétorique au second plan. Loin de la doctrine de la « double vérité » qui lui a été attribuée, Averroès entend mettre à nu la conformité de la foi au Coran et la doctrine d’Aristote.

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