L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient (395 – 1453)

Cet empire a pour capitale Constantinople (l’actuelle Istanbul, l’antique Byzance), ville fondée en 330 par Constantin Ier à l’origine comme nouvelle capitale de l’Empire romain et située à l’entrée du Bosphore à la frontière entre l’Europe et l’Asie. 

Les appellations d’Empire byzantin ou romain d’Orient apparaissent postérieurement afin de distinguer cet État qui survit à la chute de l’Empire romain d’Occident en 476. Déjà séparée de la partie occidentale dès 395, la partie orientale de la romanité demeure le légataire de la tradition impériale jusqu’à sa chute en 1453.  

L’histoire millénaire de cet empire peut être divisée en trois périodes : 

⦁ 330 – 641. La partie orientale de l’Empire romain, devenue chrétienne, fait face aux Perses sassanides à l’est et aux incursions des peuples des steppes au nord. Néanmoins, il s’agit d’une période de prospérité. Elle permet aux Byzantins de surmonter la crise qui emporte l’Empire romain d’Occident. Les souverains clés de cette période sont, chronologiquement, Constantin Ier, Théodose Ier, Zénon et Justinien ; 

⦁ 641 – 1204. L’Empire affronte une série de crises parmi lesquelles figurent les conquêtes musulmanes en Égypte, Syrie et Palestine, la perte des Balkans et une épidémie de peste qui sévit jusqu’au VIIIe siècle. La langue officielle passe du latin au grec et le paganisme disparaît sous les coups d’un christianisme qui définit son orthodoxie. Trois dynasties (Isauriens, Macédoniens et Comnènes) organisent la résistance et permettent aux Byzantins de récupérer des territoires en Asie Mineure et dans les Balkans jusqu’au XIIe siècle ; 

⦁ 1204 – 1453. En 1204, le siège et le sac de Constantinople, prise par les Croisés et les Vénitiens, marquent le début des derniers siècles de l’Empire byzantin. Malgré la reprise de leur capitale sur l’Empire latin en 1261, les Byzantins ne possèdent plus qu’un royaume grec dont les territoires tombent peu à peu aux mains des Ottomans. L’Occident n’intervient pas. Le siège mené par le sultan Mehmet II conduit à la Chute de Constantinople en 1453, la même année que la fin de la Guerre de Cent Ans en Occident.

La chute d’un empire dont la fondation romaine remonte au VIIIe siècle avant notre ère marque les esprits du XVe siècle. En effet, la population de l’Empire byzantin a constitué les témoins vivants de la romanité durant tout le Moyen-Âge, et la redécouverte progressive de l’histoire byzantine montre que l’image d’un empire en perpétuelle crise est erronée. Davantage doués que leurs antiques aïeux pour la diplomatie, la fiscalité, les attaques militaires ciblées, les lettres, l’art et l’artisanat de luxe  ainsi que les intrigues, les Byzantins n’en demeurent pas moins convaincus jusqu’au dernier instant d’être des « Romains »,  représentants, désormais christianisés, de Romulus et Remus, les fondateurs légendaires de Rome. 

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L’empire Byzantin en trois tomes
La gloire des Grecs par Sylvain Gouguenheim 
La grande stratégie de l’empire byzantin par Edward Luttwak