Cixi (1835 – 1908)

Née sous le nom de Yehe Nara en Mandchourie, une région située dans le nord-est de la Chine, celle qui n’est pas encore appelée Cixi arrive à la cour de l’empereur de Chine Xianfeng en tant que concubine de dernier rang dans le harem impérial.

Ce harem impérial comprend des centaines de femmes issues de toute la Chine, une tradition remontant à la fondation de l’empire au IIIe siècle avant notre ère. À l’époque, soucieux d’unifier la Chine à l’issue de la période des Royaumes combattants, le premier empereur avait cherché à s’unir physiquement à l’ensemble des provinces de Chine, prenant au moins une épouse dans chacune des anciennes principautés.

Dotée d’une grande beauté, intelligente et cultivée, Yehe Nara réussit à se distinguer des autres concubines de l’empereur Xianfeng et lui donne un héritier en 1856 : Tongzhi.

Mère de l’unique héritier, elle devient, après l’impératrice, la seconde femme la plus puissante de l’empire puis corégente à la mort de l’empereur en 1861. À ce duo de femmes de pouvoir se rajoute Yixin, un prince du sang, pour gouverner en attendant la majorité du futur empereur.

Désormais appelée Cixi – impératrice douairière (i.e. femme d’un empereur décédé) –, elle règne seule dans les faits et parvient, malgré la mort prématurée de son fils, à demeurer au pouvoir grâce à une entorse à la tradition dynastique : elle place son neveu sur le trône en 1875.

Cixi règne selon une vision davantage orientée vers la tradition que la modernisation et elle puise son inspiration dans l’exemple de Wu Zetian (VIIe siècle), l’unique impératrice régnante en titre dans toute l’histoire de la Chine impériale.

Au cours du règne de Cixi éclatent la révolte des boxeurs et une guerre contre les puissances européennes, les États-Unis et le Japon, qui s’achève par la défaite de la Chine en 1901. Demeurée au pouvoir durant 47 années, Cixi incarne le visage de la Chine lors de son entrée dans un XXe siècle qui voit donc la puissance de la Chine une nouvelle fois mise à mal alors que les guerres de l’opium avaient déjà fait rage auparavant durant la moitié du XIXe siècle.

Danielle Elisseeff ne tient pas Cixi responsable de la chute de l’empire chinois qui se traduit en 1912 par la proclamation de la république de Chine : « On a dit qu’elle était à l’origine de la chute de l’empire. En réalité, le système s’effondrait depuis la fin du XVIIIe siècle. Si elle n’a rien fait pour empêcher l’inéluctable, c’est peut-être parce que sa vie perdait tout sens hors du système ancien. »

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L’impératrice Cixi – la concubine qui fit entrer la chine dans la modernité par Jung Chang

Cixi – l’impératrice de Chine par Danielle Elisseeff